mercredi 9 septembre 2009

See the danger. Always danger. Endless talking. Life rebuilding. Don't walk away.


Ca va bientôt faire un an. Je pensais faire le point plus tard. Un an, le temps n'a jamais été aussi mesquin. Cette sensation de ne pas avoir su faire le nécessaire, d'avoir pris beaucoup de retard. Je suis accroc à cette nana. Je lui dois tellement. Et je ne fais rien. Paralysé par la timidité des premiers mois. Je sais que ce n'est pas parfait, loin de là. Il y a la distance d'abord, cette éternelle barrière que je me promets de briser depuis déjà trop longtemps. C'est la plus dangereuse des armes pour mettre à terre deux âmes. On se bat comme on peut, à coup de semaines quand c'est possible, de quelques jours dans le cas contraire. Je suis à un stade où l'amour se transforme en poison. Qu'à trop vouloir la posséder, je m'autodétruit. Bien sûr que je suis heureux malgré tout, puisque j'ai ce que je désire le plus. Il y a la peur ensuite, cette garce qui vous broie les poumons, vous empêchant ainsi de prononcer ne serait-ce qu'un mot sensé. A en gerber d'effroi. Il y a la jalousie, qui se joue de tout et vous fait passer d'un bonheur épique à une tristesse maladive. Il y a tout ça, et nous au milieu. Opposés dans l'union. Mais inséparables.
Un an et des souvenirs qui s'entassent. Je parle peu du passé, mais je retiens tout. Question de vécu je crois. Il y a ces retrouvailles, une nuit noire de septembre, emportés par l'ivresse et la passion, cet étrange retour en bateau et ce premier au-revoir, sur le bout du quai. Il y a cette semaine à la montagne, inoubliable parce qu'impérissable. Il y a ces scènes d'amour pur, serrés à en crever dans une dimension chaotique. Ces baisers véritables qui suffisent pour vivre. Il y a ces dîners, rares moments en tête à tête où chaque heure semble durer une seconde. Il y a le sud et ces deux semaines de liberté. Tout ces moments avec elle où l'humain atteint un stade euphorique, proche des dieux.

Mais à cet instant précis, l'Amour a été vaincu. L'espoir baigne dans le sang. Et au bord d'une fenêtre, un homme pleure son départ. Le regard est vide, le coeur noué. Love will tear us apart. Cette phrase n'a jamais eu autant de sens qu'aujourd'hui.

A Hélène, mon premier amour.

"L'horloge sonne six heures, tout le monde mange et puis va dormir. Un sommeil profond et inconsolable. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi. Arpentant le sol, je fixe la nuit. Qu'est ce qu'il me reste ?"

samedi 5 septembre 2009

Let the right one in


Je n'écris plus beaucoup. C'est un fait que je dois admettre, moi et le semblant d'humilité qu'il me reste. Ma petite amie y retrouve goût. Sans fautes, sans ratures. Des mots posés à la perfection qui traversent l'âme à la vitesse du son quand les miens se débattent continuellement, attendant qu'on les assemble pour que la magie s'opère.
La nuit dernière, en voulant regagner mon chez-moi, je suis passé par une route que je connais par coeur. J'ai revu nos deux tronches de gamins pommés suspendus dans l'air, insouciants de l'avenir, de la vie elle-même. Je me suis allongé dans les herbes hautes, ce champ qu'on prenait pour notre royaume. L'ivresse m'a consumé. Je me suis surpris à rire mécaniquement. Je nous revoyais nous disputer pour savoir qui serait l'indien persécuté par le courageux cowboy. On était comme deux astres mon frère, et la lune s'éclipsait de peur en entendant nos cris déchirants. Je nous ai regardé partir dans le bois et je crois bien nous avoir suivi furtivement. Animé par la même peur qui tabassait nos coeurs à l'époque. De quoi avais-je l'air, titubant ici et là, à vouloir rattraper mon enfance ? Jack Kerouac m'aurait murmuré que j'étais des siens maintenant. Comme lui, Dean et tout les autres. Un clochard céleste.

Devant un ordinateur, il est aisé de se réinventer. Mais crois moi mon pote, les larmes de l'homme que je suis aujourd'hui ont toujours le goût de la mélancolie. Cette nuit, j'ai retrouvé nos rêves d'enfants. Je suis maintenant affamé de liberté.

Losing my religion chantait R.E.M