
Je n'écris plus beaucoup. C'est un fait que je dois admettre, moi et le semblant d'humilité qu'il me reste. Ma petite amie y retrouve goût. Sans fautes, sans ratures. Des mots posés à la perfection qui traversent l'âme à la vitesse du son quand les miens se débattent continuellement, attendant qu'on les assemble pour que la magie s'opère.
La nuit dernière, en voulant regagner mon chez-moi, je suis passé par une route que je connais par coeur. J'ai revu nos deux tronches de gamins pommés suspendus dans l'air, insouciants de l'avenir, de la vie elle-même. Je me suis allongé dans les herbes hautes, ce champ qu'on prenait pour notre royaume. L'ivresse m'a consumé. Je me suis surpris à rire mécaniquement. Je nous revoyais nous disputer pour savoir qui serait l'indien persécuté par le courageux cowboy. On était comme deux astres mon frère, et la lune s'éclipsait de peur en entendant nos cris déchirants. Je nous ai regardé partir dans le bois et je crois bien nous avoir suivi furtivement. Animé par la même peur qui tabassait nos coeurs à l'époque. De quoi avais-je l'air, titubant ici et là, à vouloir rattraper mon enfance ? Jack Kerouac m'aurait murmuré que j'étais des siens maintenant. Comme lui, Dean et tout les autres. Un clochard céleste.
Devant un ordinateur, il est aisé de se réinventer. Mais crois moi mon pote, les larmes de l'homme que je suis aujourd'hui ont toujours le goût de la mélancolie. Cette nuit, j'ai retrouvé nos rêves d'enfants. Je suis maintenant affamé de liberté.
Losing my religion chantait R.E.M
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